C’était une décision très attendue par le monde associatif : ce mardi 6 juillet 2021, la Justice a ordonné à Twitter de communiquer de nombreux éléments pour faire la lumière sur son dispositif de modération des contenus haineux. 

Une telle procédure était inédite. 

Plusieurs associations de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les LGBTIphobies* s’étaient réunies et avaient saisi ensemble la Justice à l’aide d’une procédure qui permet de se constituer des preuves, si besoin en forçant la personne qui les détient à les produire. 

A l’origine de cette action, un constat partagé par toutes : le système de modération des contenus haineux mis en place par Twitter est aujourd’hui d’une consternante inefficacité, avec moins de 15% des signalements aboutissant à une suppression des tweets.

Quelles sont véritablement les règles appliquées par Twitter pour décider si un tweet doit être retiré ou non ? Qui sont les personnes chargées de traiter les signalements, combien sont-elles et comment sont-elles formées ? Combien de signalement ont été reçus pour racisme, antisémitisme ou LGBTIphobies, et combien ont donné lieu à un retrait et/ou à une transmission aux autorités ?

C’est à toutes ces questions que la documentation qui devra être produite par Twitter devra permettre de répondre.

Le chemin restant à parcourir s’annonce cependant encore long : si la plate-forme dispose désormais de deux mois pour s’exécuter, il ne fait aucun doute que d’autres actions seront nécessaires pour obtenir des informations exploitables.

Nous espérons que Twitter saura saisir cette opportunité pour s’engager – cette fois avec sincérité – aux côtés du monde associatif pour que les réseaux sociaux soient un vecteur de lien entre les personnes et non un espace de violence et de haine.

 

 *Les associations présentes étaient l’Action internationale pour la justice (AIPJ), la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), SOS homophobie, SOS Racisme et l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) : cf communiqué de presse conjoint.

 

Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org