A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, SOS homophobie tient à réaffirmer son engagement dans la lutte contre les violences et les inégalités touchant toutes les femmes, qu’elles soient cis, trans, lesbiennes, bies, pan, racisées, non-binaires, handi ou neuroatypiques. Il nous semble essentiel de rappeler que toutes les femmes sont confrontées à des discriminations intersectionnelles et à des stigmatisations multiples ; et ce, au quotidien et à tout moment de leur vie. 

Dernièrement, le rejet de projets et de propositions de lois concernant principalement les femmes a montré l’ampleur de la misogynie, de la lesbophobie et de la transphobie des parlementaires. Nous pouvons citer le refus de l'allongement de 12 à 14 semaines du délai légal pour la réalisation d’une interruption volontaire de grossesse, le débat honteux au Sénat sur la loi de bioéthique comprenant l'extension de la PMA ou l’absence de protection des familles issu·e·s de PMA à l’étranger. En résumé, pendant que les débats s’éternisent, les femmes sont renvoyées, avec un mépris total, à leur souffrance.

À QUAND LA PMA POUR TOU·TE·S ?

Deux ans après la première présentation, en Conseil des ministres, du projet de loi de bioéthique, le Sénat a adopté lors d’une deuxième lecture début 2021, une loi amputée de sa mesure phare qu’est l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires, et dénaturant complètement un projet de loi initial déjà discriminant. Soulignons également que les personnes trans ont été exclu·e·s du champ de révision de cette loi.

De surcroît, la commission mixte paritaire n’est pas parvenue à un accord renvoyant le projet de loi à l’Assemblée Nationale pour une troisième lecture. Enfin, aucune date de relecture du projet n’a été communiquée. Nous sommes encore et toujours dans un flou politique et dans l’absence totale de considération des personnes concernées par cette loi.

Après de vaines promesses d’ouverture de la PMA “pour toutes”, SOS homophobie exige, dès aujourd’hui, des responsables politiques, une réaction face à ce blocage discriminatoire, et qu’il soit mis un terme à cette mascarade parlementaire avec l’arrêt des navettes entre l’Assemblée Nationale et le Sénat. 

INVISIBILISATION DE TOUTES LES FEMMES

Une nouvelle fois, SOS homophobie constate que les femmes sont totalement invisibilisées alors que les débats les concernent. Ainsi, elles sont peu nombreuses à être invitées sur les plateaux télévisés, notamment pour débattre de la PMA, tandis que les échanges se font entre hommes cis !

La santé n’est pas à part. La santé sexuelle des femmes lesbiennes et bies ainsi que des personnes trans n’est, par exemple, jamais évoquée par les pouvoirs publics, à l’école ou dans le milieu médical. Les rares données disponibles restent peu connues des personnes concernées et des professionnel.le.s de santé, et leurs relations sexuelles sont trop souvent perçues, à tort, comme sans risque, alors que des contaminations sont possibles. Des campagnes sur la santé sexuelle incluant toute la diversité des relations doivent être prises en charge par les pouvoirs publics. Il est consternant que ce sujet ne soit toujours pas considéré comme une priorité de santé publique, entraînant de ce fait dénégation et marginalisation des sexualités non-hétéronormées. Pour pallier ce manque de prévention et d’information, SOS homophobie a lancé en novembre 2020, le petit manuel des infections sexuellement transmissibles entre personnes ayant une vulve, “Sur le bout des lèvres” - plusieurs milliers d’exemplaires ont déjà été diffusés à travers toute la France. 

Pour lutter contre les discriminations à l’encontre de toutes les femmes et pour faire avancer leurs droits, SOS homophobie se joindra aux marches et événements prévus du samedi 6 au lundi 8 mars 2021 dans de nombreuses villes de France.

 

Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org