À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, SOS homophobie réaffirme son engagement dans la lutte contre le sexisme et toutes les formes de discriminations envers les femmes en raison de leur genre ou de leur identité de genre. 


Violences sexistes et sexuelles : bientôt la fin ? 

Parce que le sexisme est le socle de nombreuses discriminations, SOS homophobie s’engage pour l’égalité et promeut un avenir commun dans lequel chacun·e pourra vivre et jouir pleinement de ses droits. Droit à disposer de son corps, égalité professionnelle, lutte contre les violences faites aux femmes, précarité menstruelle, les sujets qui attendent une réponse politique urgente et adaptée sont encore trop nombreux. C'est pourquoi SOS homophobie interpelle les candidates et candidats à l’élection présidentielle pour s’assurer que ces sujets auront toute leur place dans le débat public. 

La mise en place d’un plan d’ampleur est nécessaire pour faire cesser les violences envers les femmes. Afin de prévenir toutes ces violences, il est indispensable de lutter contre le sexisme et les stéréotypes de genre. Ce combat passe, notamment, par la sensibilisation et l’information du grand public via des campagnes nationales de communication, par des actions de sensibilisation à l’école, par la formation des agent·es des services publics et la mise en place de politiques incitatives à destination des entreprises. Aujourd’hui l’accompagnement des femmes victimes de violences sexistes ou sexuelles et l’accès à la justice sont encore trop difficiles et doivent être facilités. Leurs auteur·es doivent être poursuivi·es, jugé·es et sanctionné·es à la hauteur des actes dont ils se sont rendus coupables. En la matière, une augmentation des moyens - notamment financiers - est  un préalable indispensable. 

Disposer de son corps : droit ou utopie ? 

Le choix de vouloir porter ou non un enfant et de construire un projet parental relève toujours du parcours de la combattante. Depuis la publication de la Loi relative à la bioéthique et de son décret du 28 septembre dernier, les couples de femmes et les femmes seules ont désormais accès à la Procréation Médicalement Assistée (PMA). Si nous devons nous en féliciter, nous n’oublions pas que certains projets parentaux sont toujours rendus impossibles. Ainsi, pour les personnes trans, devoir choisir entre un changement de genre à l’état civil et un projet parental est inacceptable. Il n’est pas plus acceptable de devoir recourir à des gamètes issues d’un tiers donneur ou d’une tierce donneuse alors que ces gamètes sont disponibles au sein du couple. Cette absence de reconnaissance place de facto à la marge un certain nombre de projets homoparentaux ou transparentaux. 

Preuve s’il en fallait de la nécessité de cette mesure, le Ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé que plus de 7 000 projets de PMA avaient été comptabilisés en 5 mois. Néanmoins, le chemin vers l’égalité est encore long. Alors qu’en droit l’égalité est acquise, dans les faits le recours à la PMA demeure inégalitaire. 

Outre les délais d’accès, SOS homophobie reste et restera très vigilante sur l’application de l'élargissement de cette mesure. Les premiers retours rappellent déjà, la nécessité de former les personnels soignant·es à l’accueil et à la prise en charge non-discriminatoire des couples de femmes. L’obligation de réalisation d’une reconnaissance conjointe anticipée peine à trouver application dans les offices notariaux. 

S’agissant de l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), le Parlement a adopté son allongement le 23 février dernier, passant alors de 12 à 14 semaines. Cependant, si nous saluons cette avancée, le combat pour les droits fondamentaux doit continuer pour lever tous les freins à l’accès effectif à l’IVG. À défaut d’avoir purement et simplement supprimé la “clause de conscience” des médecins, la France doit assurer un meilleur encadrement de son exercice et veiller à ce que les patient·es soient correctement et systématiquement réorienté·es vers d’autres professionnels de santé à même de les prendre en charge dans les temps.

Pour interpeller les pouvoirs publics et candidat·es à la présidentielle, SOS homophobie manifestera le 8 mars au côté d’autres associations féministes partout en France. L’occasion de rappeler que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles continue et que l’égalité pour tou·tes face au droit de disposer de son corps nécessite un véritable engagement gouvernemental à la hauteur des moyens humains et financiers nécessaires à la résolution de ces sujets. 

 

Lucile Jomat, présidente de SOS homophobie

David Malazoué, vice-président de SOS homophobie

Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org