En ce 26 avril 2023, journée de la visibilité des lesbiennes, SOS homophobie dénonce la persistance et l’ancrage de la lesbophobie dans notre société. Les lesbiennes continuent en 2023 de faire l’objet d’insultes, de violences et de discriminations. L’action insuffisante des pouvoirs publics, en particulier pour assurer l’effectivité de l’accès à la PMA, contribue à entretenir ces violences.  

SOS homophobie s’inquiète de la persistance des actes de lesbophobie dans toutes les sphères de la vie quotidienne. Dans son rapport sur les LGBTIphobies 2022, SOS homophobie recense 137 cas spécifiquement lesbophobes, soit 12 % des cas de LGBTIphobies rapportés à l’association, comprenant du rejet, des insultes, des menaces et du harcèlement. Ces violences ont principalement lieu dans le cercle familial (dans 28 % des cas), suivi par le cadre professionnel (13 % des cas), le voisinage (9,5 %) et le milieu scolaire (9,5 %).

Doublement discriminées, les femmes lesbiennes peuvent subir le sexisme et l’homophobie, en ne répondant pas aux injonctions hétéronormées de notre société.  Les témoignages recensés par SOS homophobie illustrent ce phénomène, qui se traduit de diverses manières: des propos tels que « Je ne veux pas de lesbienne chez moi », « T’es pas normale », un voisin qui harcèle un couple de femmes retraitées, les insultant de « sales gouines, salopes » tout en précisant qu’il est armé, ou encore un homme âgé qui menace deux femmes en couple de les « descendre avec un fusil », pouvant parfois aller jusqu’à la privation d’eau et de nourriture: « Fais carême, ça te purifiera l’esprit ».

Aux insultes et aux violences, s’ajoute l’absence d'effectivité des droits, comme celui de recourir à la PMA pour fonder une famille. En moyenne, il faut attendre entre 13 et 15 mois pour une prise en charge de PMA en France, selon les données de l'agence de la biomédecine publiée en mai 2022. De plus, le risque de se heurter à un personnel médical insuffisamment formé, donnant lieu à des propos ou situations de sexisme et de lesbophobie, est réel. SOS homophobie appelle les pouvoirs publics à renforcer les moyens alloués à l’hopital afin de rendre l’accès à la PMA effectif pour toutes les femmes, qu’elles soient seules ou en couple.

Enfin, SOS homophobie déplore l’invisibilité des femmes lesbiennes dans les milieux économiques, politiques, dans les médias. En particulier, si elle salue le courage de Sarah El Haïry, première femme ouvertement lesbienne membre du gouvernement en France, elle constate que ce coming out lesbien intervenue en 2023 arrive plusieurs années après les premiers coming out de ministres gays, illustrant ainsi la persistance de l’invisibilité des lesbiennes, et, partant, la lesbophobie.

 

Joël Deumier et Véronique Godet, coprésident‧es de SOS homophobie

Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org