À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, SOS homophobie réaffirme son engagement dans la lutte contre le sexisme et toutes les formes de discriminations et d'inégalités envers les femmes en raison de leur genre, de leur identité de genre et/ou de leur orientation sexuelle.

ÉDUCATION À LA SEXUALITÉ, QUAND CE DROIT SERA-T-IL RESPECTÉ ?

Aujourd’hui, le corps féminin est encore méconnu et le plaisir reste un tabou : en 2016, 25 % des filles de 15 ans ne savent pas qu'elles possèdent un clitoris, 83 % ignorent sa fonction érogène, alors que 53 % savent représenter le sexe masculin1.

De plus, les violences sexuelles touchent les jeunes de façon alarmante : dans son rapport de 2023, le Haut Conseil à l’Égalité souligne qu’une femme de 18 à 24 ans sur cinq déclare avoir déjà subi un viol ou une agression sexuelle2. Il est indispensable d’agir pour réduire les violences et apporter un socle de connaissances aux jeunes, cela devrait justement être le rôle des cours d’éducation à la sexualité.

En effet, les cours d’éducation à la sexualité doivent apporter des connaissances et des compétences biologiques (anatomie, contraception, etc.), psycho-émotionnelles (estime de soi, orientation sexuelle, relations aux autres, etc.), juridiques et sociales (stéréotypes de genre, consentement, etc.), de la primaire au lycée. Sachant cela, l’accès à trois séances sur cette thématique tout au long de la scolarité, conformément à ce que dispose la loi de 2001 relative à l’éducation à la sexualité3, apparaît plus central que jamais dans l’effectivité des droits des femmes et leur empouvoirement. C’est dans ce but que SOS homophobie associée au Sidaction et au Planning Familial sous le nom Cas d'École, a déposé un recours devant le tribunal administratif, à l’encontre de l'État.

À QUAND UNE ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE ?

Tout au long de leur vie, les femmes continuent de subir des violences (systémiques, morales et physiques) et des discriminations, aussi bien dans la sphère privée, professionnelle, que dans leur accès au soin, au logement, ou liées à leur autonomie. Les femmes lesbiennes, bies et trans sont d’autant plus discriminées, du fait de l’intersection de leur expérience de femme et de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre. Elles sont ainsi plus vulnérables aux agressions que les hommes gays dans certains contextes : dans les cafés-restaurants ou dans leurs interactions avec des professionnel·les de santé4.

Enfin, les femmes subissent des violences tout au long de leur vie, en particulier dans le cadre professionnel. Les femmes sont plus nombreuses à interrompre leurs carrières pour des raisons familiales et subissent des discriminations de rémunération. À ces inégalités s’ajoutent l’orientation des étudiantes vers les métiers moins bien rémunérés.

Ces inégalités ont finalement un impact sur la fin de leurs carrières : elles doivent travailler plus longtemps pour atteindre l’âge de la retraite, toucher une pension plus faible que les hommes. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les femmes résidant en France ont touché une retraite moyenne de 1 154 euros brut en 2020, soit 40 % inférieure à celle des hommes, qui s’élève à 1 931 euros5. Les femmes lesbiennes, bies et trans sont d’autant plus touchées qu’elles sont victimes de discriminations liées à leur orientation sexuelle et/ou à leur identité de genre, entraînant des parcours professionnels plus hachés. Elles entrent aussi moins souvent dans les schémas de mariage que les personnes hétérosexuelles6 et bénéficient donc moins des avantages fiscaux et financiers qui en découlent.

Dans ce contexte, SOS homophobie appelle chacun et chacune à participer aux marches organisées partout en France, le 8 mars 2023, pour réclamer une effectivité des lois protégeant les femmes face aux violences et aux inégalités de traitement qu’elles peuvent subir et contribuant à les réduire.

Lucile Jomat, Présidente de SOS homophobie
Adrien Maschino, Vice-président de SOS homophobie

Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org