Après #MeToo, #MeTooTrans ou encore #MeTooInceste, ce sont maintenant des personnes homosexuelles* qui décrivent et dénoncent les violences sexuelles dont iels ont été victimes avec le hashtag #MeTooGay. Des violences vécues au sein de la communauté homosexuelle mais également des violences pédocriminelles et parfois incestueuses vécues dans leur enfance. SOS homophobie salue le courage de ceux qui ont osé, et oseront, parler et appelle l’ensemble de la société à passer maintenant de la parole aux actes. 

SOS homophobie exprime tout son soutien aux victimes qui ont pris la parole

Cette libération de la parole est nécessaire. Elle permet, sans aucun doute, à d’autres victimes de mettre des mots sur les violences subies et de les dénoncer. Elle rappelle l’omniprésence de la culture du viol dans notre société. Elle interpelle l’opinion publique et les pouvoirs politiques. 

Depuis le mouvement MeToo, initié par Tarana Burke, la parole des femmes s’est libérée. Celle des hommes victimes de violences sexuelles commises par d’autres hommes ne se libère qu’aujourd’hui, soit trois années plus tard. Il faut nommer les ennemis : l'homme qui pense pouvoir posséder et détruire le corps d'autrui, responsable de ces violences ; et le sexisme, qui attribue un rôle différent aux femmes et aux hommes, responsable de la non dénonciation de ces violences. En effet, dans cette société, un homme ne peut être une victime. De plus, la dénonciation de ces violences oblige les personnes homosexuelles à faire un coming-out et donc à se mettre dans une position de vulnérabilité.

SOS homophobie souhaite rappeler les causes de ces violences sexuelles : le patriarcat, dont l'homophobie, le sexisme et la culture du viol en sont les conséquences. Ces violences sont induites par l'hétéropatriarcat dans notre société. 

SOS homophobie rappelle également les liens entre l’homophobie, le sexisme et les violences sexuelles. L'homophobie de notre société, qui est intériorisée très jeune, est une source de danger. Elle rend vulnérable aux prédateurs sexuels : abus de faiblesse sur des jeunes en découverte de leur sexualité, chantage à l’outing, peur de parler, isolement, etc. Ces violences témoignent de l’homophobie de notre société. 

SOS homophobie rappelle enfin que ces violences ne relèvent pas seulement du cadre privé. Elles se déroulent dans une société qui refuse de regarder en face la culture du viol qu’elle abrite. Une société qui protège les bourreaux et fait taire les victimes. Ces violences sont publiques et institutionnelles.

De la parole aux luttes, SOS homophobie appelle à la mobilisation 

SOS homophobie appelle le Gouvernement et les parlementaires à mettre en place une véritable politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, pour que les victimes soient entendues et protégées, pour que la police reçoive les plaintes, pour que justice soit rendue. L’école doit par ailleurs inculquer la notion de consentement dès le plus jeune âge et être le lieu de construction d’une masculinité non toxique. Les institutions doivent agir contre ces violences. 

SOS homophobie appelle les structures privées à mettre en place de véritables politiques de prévention et de sanction, notamment à destination des managers, patrons, supérieurs, largement cités comme susceptibles de confondre rapport hiérarchique et droit de cuissage. Les entreprises, services, associations ont le devoir d’agir contre ces violences. 

SOS homophobie appelle également le Gouvernement à étendre les dispositifs d’aide aux victimes de violences sexistes et sexuelles (plate-forme téléphonique 3919) à toutes les personnes quelles que soient leur identité de genre et/ou leur orientation sexuelle. Les institutions et les associations doivent accompagner toutes les victimes.

SOS homophobie appelle enfin la société civile à s’impliquer dans la lutte sur le terrain, par exemple en rejoignant les nombreuses structures qui ne peuvent pas agir sans moyens, notamment humains. SOS homophobie appelle les bénévoles qui le peuvent à s’investir à ses côtés, mais également dans d’autres associations ou collectifs féministes. Les citoyen·ne·s peuvent transformer les paroles en actes. 

SOS homophobie toujours mobilisée 

Les bénévoles de SOS homophobie se tiennent aux côtés de toutes les personnes victimes ou témoins de LGBTIphobies pour recevoir leurs paroles, les accompagner dans leurs démarches (dépôt de plainte, juridique, etc.) et intervient également pour déconstruire les stéréotypes de genre à l’école, dans les entreprises, et en milieu carcéral, avec notre action de sensibilisation.

* Si les témoignages sont essentiellement le fait d’hommes homosexuels ou bis, SOS homophobie se tient également aux côtés des lesbiennes et bies qui ont partagé leur expérience.

 

Contact presse : 06 28 32 02 50 / Porte-parole@sos-homophobie.org