SOS homophobie a 30 ans: plus que jamais, toutes et tous mobilisé·e·s contre la haine anti-LGBTI et pour l’égalité !
SOS homophobie a 30 ans : plus que jamais, toutes et tous mobilisé·e·s contre la haine anti-LGBTI et pour l’égalité !
11 avril 1994 – 11 avril 2024 : il y a exactement 30 ans, dans une France frappée de plein fouet par le SIDA, SOS homophobie voyait le jour, avec la mise en place, à Paris, par une vingtaine de personnes, d’une ligne d’écoute destinée à aider et soutenir les victimes de l’intolérance et de la haine. 30 ans plus tard, SOS homophobie est devenue la plus grande association LGBTI française.
Les missions de SOS homophobie se sont considérablement élargies depuis 1994, avec le lancement du « rapport annuel » sur l’homophobie (1997), qui a mis pour la première fois sur la place publique en France la réalité de la haine anti-LGBTI et qui reste encore aujourd’hui un document de référence. S’en sont suivies la prévention en milieu professionnel (2000), le soutien juridique aux victimes et les interventions en milieu scolaire (2004), les actions de plaidoyer pour l’égalité des droits (2012).
Au cours des 30 dernières années, des victoires ont été remportées, la société et les droits ont progressé. Nous sommes fièr•es d’avoir contribué à ces luttes, par notre militance sur le terrain, via des stands, le lancement de campagnes, la sensibilisation, l’interpellation des pouvoirs publics et le dialogue. Nous avons ainsi contribué à briser le silence et la honte autour des LGBTIphobies. L’arsenal législatif de soutien aux victimes a été renforcé, alors que l’on partait de si peu. Après les années marquées par l’épidémie du SIDA, le moteur de l’égalité repart à la fin des années 1990, avec le vote du PACS en 1999, le Mariage pour toustes en 2013, la démédicalisation du changement de genre à l’état civil pour les personnes trans en 2016, la PMA et la possibilité de donner son sang pour les homosexuels en 2022, et récemment l’interdiction des thérapies de conversion.
L’égalité des droits constitue une avancée majeure. Mais qu’en est-il de l’égalité dans les faits, dans les mentalités, dans la société ? Dans la vie quotidienne des personnes LGBTI et des familles homoparentales ? Pourquoi, malgré l’évolution favorable de l’arsenal législatif et juridique, les agressions persistent-elles ? Pourquoi n’est-il toujours pas possible, pour les personnes LGBTI de se promener dans la rue en se tenant la main ou d’échanger un baiser, sans risquer de se faire insulter ou agresser ? Pourquoi les discours LGBTIphobes persistent-ils, dans l’espace public, dans les médias, à l’école, au travail, dans l’accès à la santé, sur les réseaux sociaux ?
30 ans plus tard, la haine continue de prospérer et des droits doivent être conquis. Nous observons notamment la montée d’une vague de transphobie qui risque de nous faire revivre, si chacune et chacun ne prend pas ses responsabilités, l’équivalent de ce que nous avons vécu en 2012 et 2013 au temps des débats sur le Mariage pour toustes. La lesbophobie, mêlée de sexisme et d’homophobie, continue d’être une réalité criante. La biphobie et la panphobie, l’intersexophobie, demeurent vivaces, dans l’indifférence et l’invisibilité. Les droits des familles homoparentales sont loin d’être complets, faisant de nombreuses familles des familles de seconde zone. L’hyperviolence des guet-apens homophobes est le signal de l’ancrage de la haine ; elle doit nous alerter.
Dans ce contexte, SOS homophobie interpelle le Gouvernement, tant les défis et les chantiers sont nombreux, actuels, et devant nous. D’une part, la reconnaissance et la condamnation par le Gouvernement des agressions et des violences contre les personnes LGBTI doit être systématique, pour chaque agression. D’autre part, une mobilisation totale doit être décidée et une volonté politique forte doit être affirmée pour mettre en œuvre de façon effective le plan pour l'égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ (2023-2026). Enfin, le soutien du Gouvernement aux personnes trans et à leurs droits, dans un contexte d’explosion des actes de transphobie et de montée des discours anti-trans, est indispensable.
Nous adressons un immense MERCI à l’ensemble des bénévoles de SOS homophobie. C’est grâce à elles et eux, qui donnent de leur temps libre, que l’association parvient à remplir les missions qui sont les siennes : prévenir, soutenir et militer, ce triptyque qui résume l’action de SOS homophobie, est vivant grâce à l’engagement sans faille des bénévoles qui incarnent toujours avec modestie notre militance, une militance résolument obstinée et déterminée.
C’est cette belle histoire de luttes communes, ce « petit miracle », pour reprendre les mots d’une ancienne Présidente de l’association, Élisabeth Ronzier, cette aventure humaine, qui est retracée dans un ouvrage unique, « SOS homophobie - 30 ans de combats : une histoire » écrit par Sylvie Schweitzer, historienne, membre de SOS homophobie, Professeure émérite à l’Université Lyon II, et Julia Torlet, enseignante et autrice, également membre de SOS homophobie.
Contact presse :
Véronique Godet, coprésidente : 07 89 21 14 80
Joël Deumier, coprésident : 06 15 27 64 09