Oui, la transphobie tue.

En France, depuis le début de l’année 2022, au moins sept personnes trans sont mortes des suites d’agressions physiques ou morales qui les ont conduites au suicide1. En cette journée du souvenir trans, SOS homophobie sera présente aux rassemblements organisés partout en France, en souvenir de nos adelphes et pour apporter tout son soutien aux victimes de transphobie2

Car oui, la transphobie est quotidienne.

En famille, à l’école, au travail, dans la rue, dans les commerces, etc. Les risques de rejet, d’agression, de discriminations pour les personnes trans sont constants, et influent aussi sur leur santé. Ces situations sont d’autant plus alarmantes qu’elles touchent des victimes très jeunes, et peuvent être amenées à perdurer. 

Camille se décrit comme non binaire et habite une petite ville en Franche-Comté. Là-bas, iel est fréquemment insulté, agressé physiquement et verbalement, et n'ose plus sortir de son logement. Iel a déjà tenté de se suicider. Les pompiers, la police, même sa famille et ses ami‧es rejettent la faute sur son identité, lui conseillent d’arrêter « d’être comme ça », le maltraitent, le harcèle sur les réseaux sociaux, etc. Il enchaîne de petits boulots qui ne se pérennisent pas, le laissant dans une grande précarité. Iel voudrait partir dans une grande ville et faire ses études, a peur et pleure dans son lit tous les matins.

                    Témoignage issu de notre Rapport sur les LGBTIphobies 2022

Oui, la transphobie augmente.

Notre Rapport sur les LGBTIphobies montre qu’en 2021, les situations de transphobie étaient les seules à être en hausse. Car les luttes pour les droits des personnes trans sont de plus en plus visibles, amenant les médias à s’en emparer. Peu sensibilisés, ces derniers font souvent des questions de transidentités un sujet de débat. Mais la reconnaissance et le respect des droits des personnes trans ne sont ni une opinion, ni un divertissement, ni le sujet d’un débat pour créer de l'audience et monétiser la haine. Voir son identité de genre respectée, ce n’est ni un caprice, ni une mode, c’est un droit fondamental !

Alors oui, la transphobie ça suffit !

Ces situations sont insupportables et n’ont pas leur place dans une société inclusive. Les pouvoirs publics doivent aller plus loin dans leurs actions pour les droits des personnes trans. Une circulaire sur l’accueil des élèves trans à l’école n’est pas suffisante, surtout si elle fait fi de l’autodétermination des personnes. La formation sur les transidentités des personnels de la fonction publique est primordiale. Les sanctions prises pour les actes transphobes sont encore trop peu appliquées, les victimes oubliées. Il est temps d’en finir avec l’impunité des agresseur‧ses. Et permettre enfin aux personnes trans de pouvoir vivre leur vie sereinement.


Lucile Jomat, Présidente de SOS homophobie
Adrien Maschino, Vice-président de SOS homophobie

Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org