En 2022, des femmes se font encore agresser parce qu’elles sont femmes, des personnes LGBTI sont harcelé‧es en raison de leur orientation sexuelle et amoureuse, de leur transidentité ou parce qu’iels ne rentrent pas dans les normes de genre imposé‧es par la société. Pour que cela n’arrive plus, SOS homophobie attend de véritables engagements de la part du président Emmanuel Macron et du gouvernement d‘Elisabeth Borne.

En nommant Elisabeth Borne Première ministre, seconde femme de l’histoire à ce poste, le message pour l’égalité entre les femmes et les hommes aurait pu être fort, de même que les engagements d’Isabelle Rome, nouvelle ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances.

Lucile Jomat, Présidente SOS homophobie qui répond à Adrien Rohard sur France Info lors de la sortie du Rapport sur les LGBTIphobies 2022.

Malheureusement, la grande cause nationnale pour le second quinquennat, « l’égalité femme-homme », a déjà du plomb dans l’aile.

En effet, les actions du gouvernement vont à l'encontre de la lutte contre les violences sexuelles dans la société. La première étape étant de croire les victimes et de créer un espace sécurisant pour toutes les femmes. Or, nommer pour la deuxième fois Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, ainsi que Damien Abad, tous deux accusés de viols, est loin d’envoyer un message allant en ce sens. Cela montre le manque de considération de ces sujets de la part du gouvernement en plus de discréditer le vécu des femmes agressées régulièrement.

SOS homophobie s’inquiète également de la place que vont occuper les droits des personnes LGBTI dans les priorités de ce nouveau gouvernement, notamment au vu de l’absence totale d’engagement sur ces enjeux du candidat Macron au cours de la campagne présidentielle. Nous ne pouvons ainsi qu'inviter la ministre Isabelle Rome à rapidement prendre contact avec les associations spécialisées afin de prendre conscience de l'ampleur des discriminations vécues par les personnes LGBTI et du travail qu’il reste à accomplir pour une réelle égalité des droits.

Enfin, SOS homophobie est révoltée de voir au sein de ce gouvernement des ministres qui se sont déjà opposés aux droits des personnes lesbiennes, gays, bies, trans et intersexes. Christophe Béchu, nommé ministre des Collectivités territoriales, s’est opposé au mariage pour tous‧tes en 2013. En 2016, c’est aussi lui, alors maire d’Angers, qui a fait retirer les affiches d'une campagne de prévention contre le VIH montrant deux hommes enlacés « pour protéger les enfants ». De son côté, Damien Abad, nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, a participé au dénigrement des personnes trans dans l’hémicycle lors des débats sur la PMA, et s’est abstenu lors du vote de cette loi.

Il a aussi voté contre le mariage pour tous‧tes en première lecture et s’est abstenu en seconde.

Il est temps que le gouvernement prennent des mesures concrètes. D’abord et en priorité il est indispensable que tous‧tes les citoyen‧nes puissent être sensibilisé‧es, formé‧es et informé‧es contre le sexisme, les stéréotypes de genre et les LGBTIphobies. Nos bénévoles le constatent chaque jour, lors de leurs interventions en milieu scolaire ou dans le monde du travail. Cependant, les pouvoirs publics doivent également se saisir de ces sujets pour développer des formations.

Pour comprendre les réalités vécues au quotidien par les personnes LGBTI, SOS homophobie invite tous‧tes les ministres à consulter son Rapport sur les LGBTIphobies 2022. L’association se tient à la disposition des pouvoirs publics pour tout échange autour de ces réalités et des moyens à mettre en œuvre pour construire une société inclusive.

Lucile Jomat, Présidente de SOS homophobie

Adrien Maschino, Vice-président de SOS homophobie

Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org