En ce lundi 20 novembre 2023, Journée du Souvenir Trans, nous nous mobilisons pour honorer la mémoire de toutes les personnes trans qui ont fait l’objet de violences et de discriminations, qui ont été tuées en raison de la haine et des préjugés transphobes. 

En cette journée particulière, SOS homophobie pense avec tristesse et colère à toutes les personnes qui ont été victimes de la transphobie.

La transphobie continue d’être une réalité vivement préoccupante, présente dans la vie quotidienne des personnes trans en France, en Europe et dans le monde.

En France, dans son rapport 2023 sur les LGBTIphobies, SOS homophobie constate une augmentation de 35% du nombre de cas de transphobie (rejet, insultes, discriminations, agressions physiques…) recensés pour l’année 2022 par rapport aux deux années précédentes. Ces faits de violences, de discrimination et de haine se produisent dans tous les lieux de vie (domicile familial, école, commerces, travail, administration, médical…). Ils touchent une population en moyenne très jeune et par conséquent plus vulnérable.

Parmi les témoignages reçus par SOS homophobie sur ses dispositifs d’écoute (lignes d’Écoute, chat’Écoute, Courriels, etc.) figurent ceux de Camille et de Lucie :

  • Alors que Camille, une personne transmasc non binaire, se préparait à faire son coming out auprès de sa tante et sa grand-mère, son petit frère a essayé de l·e·a tuer avec un couteau de cuisine, en lui disant qu’iel ne serait jamais un vrai homme. Les parents de Camille disent que cela n’est pas si grave et que s’iel porte plainte, iel sera mis à la rue.
  • Lucie est une femme trans de 20 ans, internée dans un service hospitalier à la suite d’une tentative de suicide. Dès son premier jour d’hospitalisation, une infirmière lui reproche de porter une « tenue indécente », car elle porte des vêtements féminins. Le personnel médical refuse de la genrer correctement. On lui explique que c’est pour des raisons de sécurité et pour des raisons légales. Lorsqu’elle essaie d’en discuter avec un infirmier, celui-ci l’oblige à avaler un cachet. Elle est suivie par une psychiatre qui rejette complètement sa transidentité, l’appelle « Monsieur » et lui dit que son identité est un « caprice ». 

 À l’international, l’actualité récente illustre la persistance de la transphobie. La mort, le 13 novembre dernier, du premier magistrat trans et ouvertement non-binaire au Mexique, Jesus Ociel Baena1 illustre l’ancrage et la violence de la transphobie. SOS homophobie s’associe à l’indignation et à l’émoi de la communauté queer mexicaine, face à ce meurtre motivé par la haine en raison de l’identité de genre d’une personne.

La transphobie n’est pas sans conséquence sur les personnes qui en sont victimes : tout acte de transphobie peut être traumatique. Le risque de tentatives de suicide est plus élevé chez les personnes trans que dans le reste de la population, selon plusieurs études. Ainsi, selon une étude publiée en juin 2023 et réalisée au Danemark dans la revue scientifique Journal of the American Medical Association, le risque de faire une tentative de suicide est près de huit fois plus important pour les personnes trans que pour le reste de la population2.

Par ailleurs, les personnes trans ont en général un moins bon accès à la santé dans la mesure où beaucoup de professionnel·les de santé ne connaissent pas les enjeux médicaux liés à ces personnes. Parallèlement, de nombreuses personnes trans évitent de consulter un médecin par peur de transphobie.

Dans ce contexte, il est vital que les pouvoirs publics agissent concrètement contre les violences et les discriminations transphobes, en faveur d’un accompagnement digne et pour l’égalité des droits des personnes trans. SOS homophobie demande aux pouvoirs publics de prendre en compte, dans l’élaboration des politiques publiques, les besoins spécifiques des personnes trans, quel que soit leur âge, sur l’ensemble du territoire national. Elle demande au Gouvernement de procéder, sans tarder, à une modification de la loi pour rendre le changement de genre à l’état civil pour les personnes trans entièrement libre et gratuit.

SOS homophobie appelle à se mobiliser dans le cadre des rassemblements organisés partout en France à l'occasion du TDOR 2023, et notamment à Angers, Caen, Dijon, Marseille, Rennes, Paris (place Baudoyer, 75004, le 20 novembre à 18h), Lyon (place de la comédie 69001, le 20 novembre à 19h), Lille (Place de la République, 59000, le 20 novembre à 20h), Nantes (Miroir d'eau, le 20 novembre à 19h30), Pau (Miroir d’eau du Palais Beaumont, le 20 novembre à 18h).

Contact presse : Joël DEUMIER, co-Président - Tel. : 06 15 27 64 09