SOS homophobie appelle au boycott de la Coupe du Monde de Football 2022 organisée par le Qatar, État ouvertement sexiste et LGBTIphobes.

Fini les réponses évasives et les grandes déclarations sur les valeurs du football ou du sport. Ce sont à présent des positions claires qui ont été prises sur le sujet : en 2022, pour la FIFA comme pour la Fédération française de football (FFF), les vies et les droits des personnes LGBTI ne valent guère plus qu’un ballon.

Pour le président de la FIFA, « le football est synonyme d’espoir, il nous unit dans la joie, dans la passion, dans l’amour et dans la diversité », mais pas suffisamment pour autoriser les joueurs à porter un brassard arc-en-ciel pour manifester leur soutien aux personnes LGBTI persécutées, notamment au Qatar.

La FFF n’en est quant à elle pas à son coup d’essai : en 2019, son président, Noël Le Graët, s'opposait à l’arrêt des matchs en cas de chants homophobes entonnés par les supporters. À présent, c’est au capitaine de l’équipe de France, Hugo Lloris, de déclarer que les chants homophobes font partie du « folklore » et qu’il ne portera pas le brassard arc-en-ciel en soutien aux personnes LGBTI lors de la Coupe du monde de football 2022, organisée par le Qatar car « on peut ne pas être d'accord avec ça, mais je montrerai du respect ».

« Ça », ce sont les lois d’un pays qui criminalise l’existence même des personnes LGBTI, les torture, les punit de lourdes peines d’emprisonnement voire de la peine de mort. Qu’y a-t-il à respecter chez un État dans lequel le sexisme et les LGBTIphobies ne sont pas simplement légales, mais institutionnalisées ?

Au regard de la visibilité dont dispose cet événement, il était de la responsabilité de toutes et tous de refuser de prendre part à la normalisation des pratiques criminelles et liberticides de cet État, sauf à vouloir s’en rendre complice, par manque de courage. Manifestement, les personnes LGBTI ne doivent compter ni sur la FIFA, ni sur la FFF, ni sur les joueurs de l’équipe de France, ni sur la ministre des Sports, ni sur les médias qui participeront à la diffusion de la Coupe du monde pour recevoir ne serait-ce qu’un témoignage de soutien, et encore moins des actes.

Sans doute serait-il temps pour celles et ceux-ci de se faire à l’idée que ni la haine, ni les lois criminelles ne parviendront à nous empêcher, personnes LGBTI, d’être qui nous sommes, d’aimer qui nous voulons, et d’être visibles, avec ou sans leur aide.

SOS homophobie, association féministe et de défense des droits des personnes LGBTI, ne déposera jamais les armes. Nous obtiendrons l’égalité réelle pour tous·tes, quel qu’en soit le prix, avec ou sans l’aide du football français, si celui-ci préfère soutenir des États criminels et obscurantistes.

Par conséquent, et puisque la seule valeur que le football semble décidé à porter est celle de l’argent, SOS homophobie appelle toutes les personnes à les frapper au seul endroit qui leur importe, en boycottant dès ce soir le match de l’équipe de France, ainsi que tous les suivants. 


Lucile Jomat, Présidente de SOS homophobie
Adrien Maschino, Vice-président de SOS homophobie

Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org