Rapport sur l'homophobie 2019À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les LGBTphobies qui aura lieu le 17 mai, SOS homophobie dévoile son 23ème Rapport sur l’homophobie. Publié chaque année depuis 1997 à partir des témoignages recueillis par l’association, ce rapport est la seule publication qui permet de suivre, année après année, l’évolution des LGBTphobies en France.

En 2018, SOS homophobie a recueilli 1 905 témoignages d’actes LGBTphobes (insultes, rejet, agressions, discriminations…), soit une augmentation de 15 % par rapport à 2017. C’est la troisième année consécutive d’augmentation des signalements que notre association enregistre.

Le nombre d’agressions physiques signalées à SOS homophobie est en hausse de 66 %, passant de 139 en 2017 à 231 en 2018. Plus alarmant, au dernier trimestre 2018, une agression physique par jour était rapportée à SOS homophobie.

En 2018, un acte de lesbophobie par jour était signalé à notre association. En effet, SOS homophobie a reçu 365 témoignages d’actes de violences lesbophobes soit une augmentation de 42 % par rapport à 2017. Dans la lignée des mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc, c’est sans doute révélateur d’une prise de parole des lesbiennes qui disent non à l’invisibilisation, aux actes de violences et de harcèlement lesbophobes jusque là minimisés, niés, banalisés.

Cette année encore, Internet reste le premier lieu d’expression des violences LGBTphobes, représentant 23% des signalements faits auprès de SOS homophobie. Internet est une caisse de résonance de la haine LGBTphobe, exacerbée par l’anonymat. Ces chiffres illustrent le besoin urgent d’une plus grande modération des réseaux sociaux, en particulier Facebook et Twitter.

Pour cette édition 2019 du rapport sur l’homophobie, nous avons voulu mettre en lumière les témoignages qui rendent compte de situations où les victimes sont à la croisée de multiples discriminations avec un chapitre dédié. Origine, âge, précarité, handicap : les personnes associées à plusieurs minorités peuvent subir de multiples peines (une personnes LGBT peut être victime de racisme par exemple ou en situation de précarité ce qui la rend encore plus vulnérable et l’expose à davantage de discriminations).

Ces chiffres sont alarmants et interpellent. Ils reflètent une prise de parole des personnes LGBT victimes de violences et de discriminations qui brisent le silence. Ils témoignent de l’ancrage et de la persistance des LGBTphobies dans la société française.

Les mesures contre les LGBTphobies annoncées par le Gouvernement le 26 novembre dernier ne doivent pas rester lettre morte. Certaines mesures, comme la publication d’une circulaire de la Garde des Sceaux sur les discriminations ou la campagne de communication du ministère de l’Education nationale, ont été mises en place mais nous déplorons la faiblesse de l’action des pouvoirs publics face à la gravité des violences qui frappent les personnes LGBT. Combien de référent·e·s LGBT agissent réellement dans les commissariats de police, dans les gendarmeries, au sein des parquet ? Quand la plainte en ligne sera-t-elle effective ? La formation initiale et continue des enseignant·e·s, magistrat·e·s et du personnel pénitentiaire à la lutte contre les LGBTphobies est-elle effective et pérenne ? En deux ans, le Gouvernement n’a pas mis fin à la discrimination sur la PMA, entretenant ainsi la stigmatisation des personnes LGBT avec une forme d’irresponsabilité.

Dans ce contexte, SOS homophobie appelle les pouvoirs publics à agir urgemment et efficacement contre les violences et pour l’égalité des droits. Face à la haine et aux discriminations, les personnes LGBT, qui doivent pouvoir vivre et aimer librement, comme tout·e citoyen·ne, ne peuvent plus attendre.


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