Les associations SOS homophobie, Aides et l’Inter-LGBT ont déposé hier auprès du doyen des juges d’instruction du TGI de Paris une plainte pour injures publiques, diffamation et provocations à la haine, la violence ou la discrimination à raison de l’orientation sexuelle ou l’identité de genre contre Mme Agnès CERIGHELLI, conseillère municipale non-inscrite de Saint-Germain-en-Laye (78).

Sur son compte Twitter, suivi par plus de 5 000 abonné·e·s, Mme CERIGHELLI multiplie depuis de longs mois les tweets injurieux, diffamatoires ou provoquant à la haine contre les personnes LGBT+. Au fil des 2 800 tweets publiés sur son compte, elle distille une logorrhée obsessionnelle et quasi-maladive à l’encontre des LGBT+ qui sont tour à tour accusé·e·s, par exemple :

  • De former un « lobby LGBT », « mondialiste et libertaire », « communautariste et séditieux », « ayant su infiltrer Ministères et Parlement » qui voudrait « homosexualiser la société », « mépriserait l’hétérosexualité » et défendrait « l’éducation sexuelle dès 4 ans » ;
  • D’être, à l’instar du « nazi Heydrich imposant le port l’étoile de David aux Juifs », « une secte LGBT » qui « imposerait à tous ses membres de porter un pansement arc-en-ciel sur le visage pour promouvoir son prosélytisme et son communautarisme sexuel » ;
  • De promouvoir la PMA pour toutes pour satisfaire son « égoïsme abject » ;
  • De diffuser une « idéologie subversive incitant les enfants à expérimenter la bisexualité ou le transsexualisme », les actions de prévention de SOS homophobie étant explicitement dénigrées dans un autre tweet pour indiquer que « le lobby LGBT n’a pas sa place à l’école » ;
  • De faire une promotion « dramatique » des LGBT+ à l’école, Mme CERIGHELLI faisant semblant de s’interroger sur « le nombre de suicides, de mutilations, d’opérations chirurgicales (toutes remboursées par la sécurité sociale) commises sur des enfants au nom de la banalisation du transsexualisme ? ».

Ces propos haineux, répétés ad nauseam, doivent cesser.

Ils participent directement à la création d’un climat de haine à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bies et trans, à l’origine de la hausse de 66 % des signalements d'agressions physiques contre les personnes LGBT+ mesurée dans le rapport de SOS homophobie paru en mai 2019.

C’est pourquoi SOS homophobie, Aides et l’Inter-LGBT appellent la Justice à sanctionner ces propos inacceptables à la mesure de la gravité des faits et de leur répétition.

Au-delà, les trois associations appellent à la mise en place urgente d’un dispositif de sanctions beaucoup plus rapide et efficace que le système existant, fondé sur le contrôle des opérateurs tout en respectant le rôle du Juge et les principes fondamentaux de l’Etat de droit, afin de sanctionner les propos haineux en ligne, alors que ceux-ci demeurent, aujourd’hui, très largement impunis.

Les associations sont représentées dans ce dossier par Maîtres François de Cambiaire et Emmanuel Tordjman, avocats au Barreau de Paris.