Alors que la composition du nouveau gouvernement a été rendue publique, la nomination de certain·e·s ministres constitue de mauvais signaux envoyés aux victimes de violences et de discriminations et notamment des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.

Si SOS homophobie rappelle l’importance du principe de présomption d’innocence, la nomination de M. Darmanin comme ministre de l’Intérieur, alors que la cour d’appel de Paris a ordonné mi-juin la réouverture d’une enquête trois ans après le dépôt d’une plainte pour viol à son encontre, est un affront fait à l’ensemble des victimes de violences sexuelles.

La nomination de M. Dupont Moretti comme ministre de la Justice alors que ce dernier a tourné en dérision le combat des femmes contre le harcèlement, a insulté ces femmes de «follasses» et qui qualifie ce combat « d’hystérique » marque une régression majeure pour les combats féministes et en faveur de l’égalité.

Les propos tenus par Mme Moreno, ministre déléguée à l’Egalité femme-homme et à la Diversité, qui défendent l’idée qu’ « il n’y a pas de plus grande complémentarité que celle des hommes et des femmes » contribuent à renforcer les stéréotypes de genre et le patriarcat à l’origine du sexisme, de l’homophobie et de la transphobie.

Le désir affirmé par la ministre de ne pas créer « un climat de défiance où le sexisme met tout le monde mal à l'aise et où chacun mesure constamment chaque mot qu'il utilise » constitue des propos graves qui reviennent à considérer que parler du harcèlement, des viols, des féminicides pourrait gêner les auteurs de ces actes et ceux qui les cautionnent ou les minimisent.

Dans ces conditions, SOS homophobie appelle le Président de la République, le gouvernement et la majorité présidentielle à définir rapidement une stratégie claire de lutte contre les LGBTIphobies et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

L’association rappelle sa vigilance alors que le projet de loi de bioéthique actuellement en discussion comprend l’ouverture de la PMA. Elle veillera à ce que le texte soit pleinement inclusif.