À l’occasion de la journée de la visibilité des lesbiennes, le 26 avril, SOS homophobie réaffirme son engagement à lutter contre les formes de discriminations lesbophobes et en faveur d’une plus grande visibilité et représentativité des femmes lesbiennes dans les sphères publique, médiatique et politique.

SOS homophobie déplore la persistance de la lesbophobie et de l’invisibilité des femmes lesbiennes dans notre pays. Le caractère hétéronormé et patriarcal de la société dans laquelle nous vivons favorise la prééminence de l’homme dans l’espace public, la sexualité et la famille.

L’invisibilisation commence par l’absence d’utilisation du mot “lesbienne”, notamment dans les médias, alors que ce terme est détourné et réapproprié par et pour des hommes dans le domaine de la pornographie, faisant des femmes lesbiennes un objet de fantasme et d’excitation masculine.

En l’absence d’hommes, la sexualité entre femmes est largement niée. Leur vie sexuelle est alors source de nombreuses idées reçues, dévalorisant et discréditant l’amour entre femmes, souvent réduit à une mode ou une passade. Dans le monde médical, cette négation entraîne un manque d’études et d’informations sur la santé sexuelle des femmes ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes et engendre une plus grande précarité gynécologique et sanitaire.

Les pouvoirs publics ont également leur part de responsabilité dans la persistance des discriminations, des violences lesbophobes et de l’invisibilité des femmes lesbiennes. L’accès à la PMA à toutes les femmes, toujours au stade de la promesse, est un exemple frappant. Les tergiversations et l’absence de courage politique des gouvernements successifs depuis 2012 entretiennent et cultivent ce climat discriminatoire. Pourtant, selon un nouveau sondage du 24 avril 2019 (BVA), 65% des français·e·s se déclarent favorables à l'extension de la PMA. Les pouvoirs publics doivent entendre la société et traduire cela dans la loi. Légiférer en faveur de l’égalité des droits contribuera au recul de la négation de la vie sentimentale et sexuelle des femmes lesbiennes et donc de la lesbophobie. En l’absence de reconnaissance de filiation automatique, pour les couples de femmes qui fondent une famille, la deuxième mère est obligée d’adopter son propre enfant. Cette procédure longue et profondément intrusive (enquête de la police, entretiens avec des psychiatres, décision de justice…) et réservée aux seuls couples mariés est un autre exemple de discrimination et d’invisibilisation intolérable des mères lesbiennes par les pouvoirs publics.

Nous dénonçons également l’absence de femmes lesbiennes lors des débats relatifs à l’ouverture de la PMA pour tou·te·s sur les plateaux de télévision, à la radio ou dans la presse. La parole est donnée à de soi-disants experts, souvent des hommes, qui donnent leur avis sur un sujet qui ne les concerne pas directement. Le débat est de fait biaisé et entretient une sous-représentation chronique des femmes lesbiennes dans l’espace médiatique. Redonner leur place légitime aux lesbiennes dans la société en tant que femmes et citoyennes nécessite d’accorder les mêmes droits à chacune quelle que soit son orientation sexuelle ou sa situation familiale.

SOS homophobie demande expressément au Président de la République de traduire sans attendre dans la loi sa promesse sur l’ouverture de la PMA pour tou·te·s. Elle demande le remboursement de la PMA par la Sécurité sociale dans les mêmes conditions pour tou·te·s et les mêmes règles d’établissement de la filiation pour toutes les familles.

Pour lutter contre l’invisibilisation des femmes lesbiennes et pour rappeler son engagement en faveur de la PMA pour toutes, SOS homophobie sera présent au rassemblement prévu le vendredi 26 avril 2019, à 19h00, Place de la République, à Paris.