À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, SOS homophobie réaffirme son engagement à lutter contre les violences et discriminations qui touchent toutes les femmes et souligne la double discrimination que subissent les femmes lesbiennes, bies et trans, confrontées à la fois au sexisme et à la lesbophobie, à la biphobie et/ou à la transphobie. Cette double stigmatisation survient dans tous les aspects de la vie, notamment dans le milieu professionnel.

Les femmes lesbiennes, bies et trans sont, comme toutes les femmes actives en France, confrontées aux inégalités professionnelles. Ces inégalités se matérialisent sous de nombreuses formes, par exemple :

  • différence dans le type de postes accessibles ou proposés : plus les postes sont à responsabilités ou plus le secteur d’activité est valorisé financièrement ou socialement moins on y retrouve de femmes ;
  • différence de salaires, à poste et compétences égales ;
  • prévalence des femmes dans des emplois à temps partiels souvent subis ;
  • discriminations à l’embauche : 42 % des femmes de 25 à 34 ans ont été interrogées sur leur désir d’enfant durant un entretien de recrutement (Vers l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, 2019), alors même que la loi l’interdit.

À cela s’ajoute la discrimination subie par les personnes LGBT+ dans le milieu du travail. Selon la deuxième édition du Baromêtre LGBT+ autre cercle - Ifop, 41 % des employé·e·s ont déjà entendu des termes tels que « gouine » ou « pédé » au sein de leur organisation. Par ailleurs, d’après ce même sondage, près d'¼ des lesbiennes ont déjà subi une agression lesbophobe dans le cadre du travail. Cela les conduit donc à cacher leur orientation sexuelle ou à s'invisibiliser, notamment en mentant sur le genre de leur conjointe ou en ne participant pas aux événements organisés par l’employeur·euse et auxquels les conjoint·e·s sont invité·e·s. Enfin, ¼ des personnes trans déclare avoir renoncé à une formation par peur du rejet. Le taux de chômage est aussi plus élevé pour les personnes trans, 1/3 déclare avoir perdu un emploi à cause de sa transidentité (Fiche pratique sur le respect des droits des personnes trans, Dilcrah 2019).

Ces injonctions plus ou moins directes à dissimuler une partie de son identité et ces discriminations provoquent un réel mal-être et une mise à l’écart certaine qui peut s’avérer un frein à la carrière, voire pousser à la démission afin de trouver une entreprise plus ouverte et inclusive.

Par l’intermédiaire de sa ligne d’écoute, SOS homophobie constate de manière concrète la réalité et les conséquences des discriminations que subissent les femmes lesbiennes, bies et trans au travail. Dans le rapport sur l’homophobie 2019, 10 % des appels de femmes sont motivés par des situations de discriminations au travail, pouvant aller jusqu’au licenciement.

La lutte contre le sexisme est étroitement liée à la lutte contre la lesbophobie, la biphobie et la transphobie. C’est pourquoi SOS homophobie réaffirme avec force son engagement pour l’inclusion de toutes les femmes, quelles que soient leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, dans le cadre professionnel. SOS homophobie demande un plan national de sensibilisation et une meilleure information pour la mise en application effective des lois existantes pour la lutte contre le sexisme, l’homophobie et la transphobie dans le monde du travail. Le gouvernement doit inciter les organismes employeurs privés et publics à signer, en plus des accords sur l’égalité professionnelle, une charte d’engagement contre les LGBTIphobies au travail.

Pour lutter contre toutes les discriminations faites à l’encontre des femmes, SOS homophobie se joindra aux marches prévues dimanche 8 mars 2020, à 14 h dans de nombreuses villes de France.